Cette semaine était la
dernière ligne droite pour la nomination de la vice présidence du gouvernement
mais aussi l’attribution des
secteurs entre les différents membres récemment élus. Les médias n’ont cessé de faire des articles ou
encadrés pour annoncer le grand jour, et malheureusement jusqu’à ce Vendredi 13
juin, aucune nomination à la vice présidence, et les secteurs toujours non
attribués.
La raison de ce report,
n’est autre qu’une dissension entre le Palika et UC FLNKS sur l’attribution du
secteur des mines. L’une des ministres UNI s’est exprimée en ces termes
s’adressant au ministre UC : « tu laisses le secteur mines à Mr
Philipe GERMAIN et on te porte à la vice présidence » (Quelle considération, autant dire que
tu es incapable il faut donner aux
autres ils sont plus doués !!! cela fait froid dans le dos surtout venant
d’une partenaire politique). Oui
parce que les deux groupes
indépendantistes ont présenté chacun une candidature à la vice présidence en
début de semaine à la toute première réunion tenue à cet effet. Jusque là, l’élection de la vice
présidence s’est toujours faite sur un fond de consensus. Cette fois çi les
choses se sont compliquées avec
l’attribution du secteur des mines. Derrière ce secteur on comprend aussi les
moyens pour financer l’indépendance, donc chacun a peut être une stratégie à
défendre suivant son option politique...
Quelle lecture, faut –il
retenir ? Le problème PALIKA – UC qui a traversé les débats et positionnement au sein du camp
indépendantiste arrive maintenant
aux portes des institutions. Mais ou est passé le bureau politique du
FLNKS l’organisation politique chargé de réguler les débats en amont pour permettre la fluidité des
discussion au niveau des institutions et notamment à ce niveau là des centres
de décision et de gestion du pays ? D’ailleurs l’état de la répartition
des pouvoirs au sein des institutions témoigne de ce manque de cohésion :
Naku press a déjà traité de cette
problématique dans l’une de ses publications.
Le deuxième constat amer
est le suivant : cette capacité de venir contester l’attribution d’un
secteur stratégique à un partenaire du même camp. Le cas présent, UNI affiche
clairement sa volonté de donner ce secteur à la Droite.
Quand Le Palika affirme au lendemain de son AG à Thio,
qu’il y a des dissensions fortes avec l’UC, on peut comprendre qu’il y a comme une volonté délibérée d’écarter
l’Union Calédonienne de certaines commandes. Expression d’une stratégie avec absence de volonté de
communiquer cela peut expliquer cette situation de blocage. La presse locale de
ce samedi 15 juin parle d’une discussion à prévoir avec l’UNI Palika ce week
end pour préparer la prochaine réunion prévue pour lundi matin, une bonne
initiative, espérons que cela rencontrera une volonté d’avancer ensemble.
Au gouvernement on aurait pensé que l’Union Calédonienne,
deuxième force politique du pays, serait légitimée de fait au poste de la vice
présidence, ainsi que l’attribution d’un secteur stratégique tel que la mine,
eh bien il n’en est rien, on lui conteste cette place L’UC via l’ancien
vice président avait déjà ce secteur lors de la dernière mandature. L’élu pressenti à la vice présidence et
être en charge du secteur mine, est doublement légitimé : élu communale,
maire, et élu provincial.
Au vu de tous ces éléments
on est en droit de se poser des questions sur la manière dont l’expression
démocratique de la population est prise en compte dans la répartition du
pouvoir dans le pays. Vouloir
imposer une stratégie portée par une
seule tendance, cela n’augure pas de lendemains éclairés par des valeurs
démocratiques. Et ces constats
sont d’autant plus graves que nous sommes dans la dernière mandature de
l’Accord de Nouméa.
S’agissant de la droite,
elle ne veut pas se positionner et demande aux indépendantistes de s’entendre. Collégialité,
consensus peuvent expliquer une telle posture. Mais quand l’idéal ne peut se
réaliser, ne pourrait on pas voir les choses d’une manière objective pour
avancer. Un poids électoral incontestable au niveau du pays, une personnalité
doublement légitimé par un mandat municipal et provincial, l’expérience dans la
gestion du secteur des mines , que faut-il d’autre, pour charpenter une position ?
Naku press dresse ici un
constat, tout en interrogeant la cohésion du mouvement indépendantiste et
surtout la capacité des grands hommes de ce pays à discuter. Par ailleurs quand les
multinationales apportent le pain aux populations locales via une politique de
développement entérinée par des
leviers de décision, ou encore qu’elles nous offrent des perspectives juteuses
pour garantir des recettes pour le pays, on peut penser qu’il y aura des
difficultés à avoir de l’objectivité dans les esprits pour asseoir les
institutions du pays sur des bases saines. Par ailleurs, le faible peuplement du pays a aussi pour
conséquence l’étroitesse des dirigeants, ce qui comporte le risque de confusion
d’espaces , et parfois le risque de se trouver face à des problèmes d’hommes.
Des divergences stratégiques peuvent toujours être discutées, Naku press garde
espoir que les discussions de ce week end porteront des fruits. En politique c'est une question de rapport de force mais quand les ingrédients sont réunis pour désigner l'élu qui doit être légitimé, et que les choses se passent autrement , on est en droit de se poser des questions….
Personne ne détient la
vérité sur la lecture des situations, il y a tellement de paramètres qui
s’entremêlent pour asseoir une pensée, une position, une posture, Naku Press a
juste proposé ici une possibilité de lecture avec ses petits moyens. A ceux qui
voudront compléter ou contester cette grille de lecture de faire leur propre
schéma pour parler de ce qui se passe.
Naku press : Mise en
ligne le 15 juin 2014