La lettre et l’esprit de l’Accord de Nouméa signé le 5 mai 1998 reconnaissent aux populations Kanak, peuple colonisé en Nouvelle Calédonie, le droit de vote pour qu’elles puissent se prononcer sur l’évolution et le devenir de leur pays.
Or, il s’avère que de très nombreuses personnes kanak, lors des 3 élections aux assemblées de province et au congrès, n’ont pas pu exercer leur droit de vote. Elles ne figuraient pas sur la liste spéciale donnant le droit de voter. Par contre, elles ont été mises sur un tableau annexe, lequel tableau où sont fichées toutes les personnes non autorisées à voter aux provinciales.
Nous sollicitons les instances de l’ONU chargées de suivre les processus de décolonisation des peuples d’intervenir auprès du gouvernement français pour que toute personne kanak, électeur, puisse retrouver son droit de vote en vue des prochaines élections provinciales prévues en 2014.
Cette demande concerne à ce jour près de 1500 personnes (voir liste ci-jointe) pour lesquelles, des tiers électeurs ont déposé des recours au tribunal de 1ière instance tel que le prévoit les textes en vigueur de l’Accord de Nouméa. Ce recensement n’est pas complet : il n’a été réalisé que dans 4 communes sur les 33 que compte la Nouvelle Calédonie.
Nouméa, Mont Dore, Dumbéa, Thio sont des communes où la problématique de l’inscription sur les listes électorales spéciales se pose de façon cruciale surtout pour les 3 premières sans omettre Païta qui n’a pas pu être traitée.
Le tribunal a rejeté tous les recours considérant que les demandes devaient d’abord être faites auprès des mairies par les personnes concernées. Mais vue la complexité administrative, sociale, culturelle liée à cette situation de nombreux kanak vont séjourner encore longtemps sur les tableaux annexes !
En effet, de très nombreuses causes mériteraient d’être exposées expliquant le fait que des kanak ne sont pas autorisés à exercer leur droit de vote pour leur Pays. Paradoxalement, nous pouvons indiquer par ailleurs que de très nombreuses populations, nées hors de la Nouvelle Calédonie, (environ 15 000 sur 35 000 électeurs que compose la liste spéciale de la commune de Nouméa) ont obtenu ce droit de vote. Quel paradoxe !
Nous nous tenons à votre disposition pour aborder encore plus concrètement cette situation contraire aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes.