Qu’on le veuille ou non, l’Accord de Nouméa est incontestablement un processus qui positionne le pays dans une situation quasi-indépendante.
Il serait inutile ainsi de s’attarder sur les péripéties et virements de positionnements de responsables politiques, notamment de droite, concernant la mise en œuvre des dispositifs fondamentaux de l’Accord de Nouméa.
D’ailleurs, on pourrait mettre cela, malgré tout, sur le compte des préoccupations purement politiciennes et électoralistes. Même s’il a fallu quand même de la part des forces nationalistes et progressistes se battre d’arrache-pied pour que la lettre et l’esprit de l’Accord de Nouméa soient respectés dans son intégralité.
Aujourd’hui, la quasi-totalité des responsables et partis politiques admet que le processus est irréversible. Qu’il est aberrant de se mettre à travers de l’histoire ! La preuve est que Pierre Frogier, président du RUMP, député et président de l’assemblée de la Province Sud, propose que, provisoirement, les deux drapeaux (français et Kanaky) représentant deux légitimités soient hissées officiellement devant les édifices publics.
Par conséquent, l’enjeu aujourd’hui, pour un militant nationaliste, c’est de redonner un contenu social à son projet.
Pour un militant du Palika, c’est de militer pour que l’Indépendance Kanak Révolutionnaire et Socialiste devienne une réalité.
Sa mise en œuvre dépend du contexte institutionnel national et provincial.
Dans les provinces Nord et des Îles, le mouvement nationaliste étant majoritaire, les militants ne doivent pas se contenter de gérer pour gérer. Il faut qu’ils soient l’avant-garde de la mise en place d’une future société libre, indépendante, juste et équitable. Leur gestion doit constituer une sorte de préfiguration à la future société tant rêvée…
Dans la province sud, le combat pour le projet social est, certes, plus difficile mais, il prend toute son acuité en raison de la question sociale. C’est dans la province sud qu’on est confronté aux problématiques comme l’industrialisation, l’urbanisation, la multiethnicité, l’immigration, la tertiairisation sont des composantes de cette question sociale…